La prise en charge des mineurs sans papiers


Tous les ans, 6.000 à 8.000 mineurs isolés étrangers (MIE) arrivent en France, concentrés dans quelques départements français. Ce sont les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui prennent en charge les jeunes sans papiers. Un casse-tête financier pour les conseils généraux qui doivent financer l’accueil et le suivi de ces adolescents.

Le nombre d’adolescents sans papiers ne cesse d’augmenter depuis 20 ans. A l’échelle nationale, 6.000 à 8.000 mineurs étrangers, seuls et sans parents, débarquent en France chaque année. Ce sont les départements qui ont pour charge de les accueillir par le biais de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). En 2012, ces jeunes arrivaient en Seine-Saint-Denis (800), à Paris (1.800) et en Ille-et-Vilaine (400). Sachant qu’un jeune migrant isolé coûte environ 250 euros par jour au conseil général, ‒ soit plus de 8,5 millions d’euros par an ‒, la situation est devenue financièrement ingérable. Un défi qui est également logistique : l’Aide sociale à l’enfance n’offre pas assez de places dans les foyers spécialisés. Le gouvernement doit publier prochainement une circulaire sur le sujet afin de mieux répartir les mineurs isolés étrangers sur l’ensemble du territoire. L’Etat devrait également s’engager à aider financièrement les départements pendant les premiers jours de la prise en charge.
Des raisons floues sur leur venue en France
Issus majoritairement d’Afrique noire, d’Asie, mais aussi d’Europe de l’Est et du Maghreb, ces mineurs ont pour la plupart aucun contact avec leurs parents. La raison de leur venue est souvent floue. La sociologue Angelina Etiemble, dans son ouvrage Les mineurs isolés en France, distingue cinq catégories. Les «exilés»: ils fuient une région en guerre, les persécutions ; les «mandatés»: envoyés en Occident par leurs parents pour échapper à la pauvreté et étudier ou travailler pour envoyer de l’argent ; les «exploités»: victimes de la traite (prostitution, vols, mendicité), ils sont contraints au travail clandestin; les «fugueurs»: ils s’éloignent de leur famille ou d’une institution suite à des tensions ou des mauvais traitements ; et enfin, les «errants»: ils vivaient dans la rue dans leur pays d’origine et ont franchi plusieurs frontières au cours de leur parcours.
Obtenir un titre de séjour
L’objectif de ces adolescents est d’être pris en charge avant leur majorité, de poursuivre leurs études et d’obtenir un titre de séjour. Sachant qu’un jeune qui arrive avant ses 16 ans peut plus facilement obtenir la nationalité française. «J’ai pris la décision de tenter ma chance en France», explique Amadou Camarra dansAlternatives internationales, un jeune Guinéen arrivé à l’âge de 16 ans. Son père est mort quand il était encore bébé et sa mère est décédée en 2008.
zamanfrance.fr
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