Ces jeunes sans famille, provenant de pays en guerre, victimes de la famine ou de mauvais traitements, arrivent souvent à l'aéroport de Roissy, et de ce fait, un sur six échouait dans les services de Seine-Saint-Denis.
Claude Bartolone, le président socialiste de ce Conseil général, a fait valoir qu'il était inacceptable que le département, déjà grevé de dettes et l'un des plus pauvres d'Île-de-France, ait à assumer la prise en charge de 943 mineurs par an, pour un coût qui s'est élevé l'an dernier à près de 20 % du budget de l'aide sociale à l'enfance, diminuant d'autant les aides pour les mineurs en difficulté. Bartolone avait donc décidé de refuser tous les mineurs étrangers isolés qui se présentaient ! Un mois et dix jours plus tard, il « se félicite » d'avoir obtenu gain de cause auprès du ministère de la Justice : son département ne prendra dorénavant en charge qu'un mineur sur dix. Le dispositif validé par l'État prévoit que les autres jeunes, d'abord dirigés sur les services de Seine-Saint-Denis, feront l'objet d'une évaluation par ce département et seront ensuite répartis par le parquet de Bobigny dans vingt autres départements.
Il est plus que normal que la solidarité à l'égard de ces jeunes soit répartie équitablement. Ce devrait être d'ailleurs à l'État de prendre en charge totalement ces enfants.
Mais le dispositif mis en place aujourd'hui ne fonctionne toujours pas, du fait que les départements sollicités ne se montrent pas coopératifs. D'autant que cette répartition des rôles s'est faite sans concertation et sans recenser les lieux d'accueil. Souvent le manque de places est invoqué par ces départements pour refuser ces jeunes.
Du coup, ceux-ci sont les premières victimes de cette situation. Depuis une quinzaine de jours, l'équipe de médiateurs-interprètes de la Croix-Rouge a reçu trente-huit jeunes, dont quinze qu'il fallait protéger. Pour sept d'entre eux, une solution a été trouvée, mais pas pour les autres. Alors qu'auparavant ces jeunes restaient une nuit voire deux nuits à l'hôtel, il est fréquent qu'ils y restent plus d'une semaine. Un jeune Égyptien de 12 ans a été ainsi hébergé quatorze jours à l'hôtel.
Bartolone affiche sa satisfaction en disant qu'il a gagné son bras de fer. Mais les associations qui s'occupent de ces jeunes sur le terrain, elles, lancent un cri d'alarme.(lutte-ouvriere-journal.org)
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