Selon les dernières statistiques du ministère de l'Intérieur, Paris et la Seine-Saint-Denis accueillaient respectivement 1 637 et 1 000 jeunes en septembre 2011, et l'Ille-et-Vilaine 294. À titre de comparaison, l'Ille-et-Vilaine accueille deux fois plus de mineurs isolés étrangers que les Hauts-de-Seine.
Le président du conseil général, Jean-Louis Tourenne en a « ras-le-bol » et fait passer un message plutôt clair et net. « Tous les mois, de dix à trente nouveaux jeunes étrangers, primo-arrivants, s'adressent à nos services. Lorsqu'ils arrivent, nous avons la responsabilité de ces mineurs. On ne peut plus assurer seul cette tâche. »
Jean-Louis Tourenne appelle l'État à « prendre ses responsabilités » dans ce « problème national ». D'ores et déjà, il lance un ultimatum à l'État, « avant la fin de l'année 2011. Après cette date, on ne les accueillera plus ».
Mais pourquoi y a-t-il autant de mineurs isolés étrangers à Rennes ? Sûrement parce que la localisation de la borne Eurodac, dispositif mis à disposition des migrants pour s'enregistrer, « a été placée à Rennes, instituant la capitale régionale en passage obligé pour les nouveaux arrivants », ajoute Jean-Louis Tourenne.
Une rencontre avec le ministre de la Justice
Selon les chiffres dévoilés par le conseil général, 68 % des mineurs isolés étrangers accueillis en Ille-et-Vilaine viennent d'Afrique, notamment du Congo et de l'Angola, 21 % d'Asie, 6 % du Moyen-Orient et 5 % d'Europe. Leur prise en charge en Ille-et-Vilaine coûte 13 millions d'euros par an.
Quelles propositions ? « Qu'il y ait, entre autres, une répartition équitable entre les départements de chaque mineur ou jeune majeur étranger confié à l'Aide sociale à l'enfance. L'État doit aussi prendre ses responsabilités car, quand les jeunes viennent, ce n'est pas seulement un problème en Ille-et-Vilaine, c'est un problème national. »
Mais le « pire » pour le président du conseil général, c'est que « l'on voit même des jeunes arriver avec l'adresse du conseil général ». Pour lui, « aucune raison que ce soit à l'Ille-et-Vilaine d'accueillir seule ces mineurs ». D'ailleurs, quand on voit les chiffres du Morbihan, qui en accueille 20, le Finistère, un peu plus de 50 et les Côtes-d'Armor environ 40, « on se dit qu'il y a là un véritable problème. Je ne dis pas que je regrette d'avoir tout fait pour mettre en place une qualité de l'accueil, mais là, on ne peut plus », conclut le président.
Jean-Louis Tourenne doit rencontrer dans quelques semaines le ministre de la Justice à ce sujet.(maville.com)
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