Responsable de la prise en charge des mineurs étrangers isolés arrivant dans le département, le Conseil Général de Maine-et-Loire estime ne plus pouvoir y faire face financièrement. Conséquence directe : trois d'entre eux sont hébergés depuis plusieurs jours en urgence par l'Etat, sans accompagnement spécifique.
A défaut, deux des trois mineurs sont logés dans les préfabriqués installés boulevard Couffon, à la Baumette. Le troisième a été pris en charge dans un hôtel
Deux d'entre eux s'appellent Mamadou. Le troisième, Abdelkarim. Ils sont tchadien, guinéen et mauritanien, selon la Cimade, qui vient d'alerter la presse sur leur situation. Pourquoi ? Parce que ces trois migrants africains, arrivés seuls sur Angers ces derniers mois, sont des mineurs et devraient être, à ce titre, pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance que pilote le Conseil Général de Maine-et-Loire.
Seulement, celui-ci a décidé de ne pas leurs en octroyer l'accès, estimant "complètement saturés" ses dispositifs d'accueils de protection de l'enfance. "Ce sont (...) de 7 à 8000 jeunes mineurs étrangers isolés qui vivent actuellement en France. Le Maine et Loire compte pour sa part 47 mineurs et 29 jeunes majeurs, soit 76 jeunes étrangers isolés. Ce chiffre a augmenté de 50% en seulement un an" rapporte le Conseil Général dans un communiqué, rappelant que sur cette problématique nationale l'Etat a été alerté depuis longtemps par les départements de France.
La question est donc aussi financière, à en croire le communiqué : "Pour mémoire le budget consacré par le Conseil général à la prise en charge des enfants en danger en 2013 est de 95 millions d’euros. C’est le premier budget social du conseil général, supérieur au RSA et à la prise en charge des personnes âgées et des personnes handicapées."
"Si le département a pu répondre de façon ponctuelle à des situations d’urgence, il ne peut accueillir durablement et dignement ces jeunes" insiste encore le Conseil Général renvoyant la responsabilité de la prise en charge et la régulation de l’afflux de mineurs étrangers isolés sur le territoire à l'Etat, lequel travaillerait "actuellement à une réforme de l’accueil des mineurs étrangers sans famille".
De son côté, la Cimade - dont une antenne se met en place à Angers - estime "anormale" et "illégale"cette décision, indiquant qu'une ordonnance de placement à l'encontre des jeunes avait été décidée par le parquet d'Angers.
En attendant, deux des mineurs sont hébergés par l'Etat, dans les logements provisoires mis en place, boulevard Couffon à la Baumette (notre photo) où, comme les autres personnes logées, ils ne peuvent être accueillis que de nuit. Le troisième est lui logé à l'hôtel
angersmag.info
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