Ces dernières années, le nombre des mineurs isolés a littéralement explosé. Inquiétude des Départements qui croulent sous la charge financière.
Dans le jargon administratif, on les désigne sous le nom de MIE, pour « mineurs isolés étrangers ». Victimes tantôt de la misère et des guerres qui rongent le tiers-monde, victimes parfois de filières à la limite de la légalité, ils seraient plus de 6 000 sur le territoire national à la charge des départements auxquels ils sont confiés au titre de l'aide sociale à l'enfance. Période de crise et argent rare obligent, leur présence et surtout l'augmentation de leur nombre finit par interroger de nombreux départements. Ceux en particulier qui réalisent les plus gros efforts en matière d'accueil, sachant que ces efforts sont très inégalement répartis.
Un député UMP
monte au créneau
La première salve a été tirée par Éric Ciotti, président UMP des Alpes-Maritimes, qui a annoncé lundi que le département n'accueillerait plus de mineurs étrangers délinquants et qu'il pourrait fermer la porte à tout mineur isolé étranger si l'État ne cofinançait pas une plateforme d'évaluation de la situation de chaque jeune avant son admission éventuelle. Au-delà du parallèle qu'il fait entre délinquance et mineurs étrangers - certainement pas innocent, vu le personnage -, cette déclaration est symptomatique du malaise qui traverse la question de l'accueil des mineurs étrangers.
Il y a quelques mois, Christian Manable, le président socialiste du conseil général de la Somme a annoncé qu'il stoppait l'accueil des MIE, les services du département étant désormais incapables de les accueillir décemment. « L'afflux ne permettait plus d'accueillir ces jeunes dans des conditions conformes aux obligations qui nous sont faites dans les textes, affirme Marilyne Vinclaire, directrice générale adjointe chargée des solidarités. Les structures d'accueil affichent complet, et l'accueil de mineurs isolés dans des hôtels pose de vrais problèmes, en termes de restauration, de linge, d'encadrement. Nous ne voulons pas dans la Somme d'une protection de l'enfance à deux vitesses... »
Près de 150 mineurs, auxquels s'ajoutent 135 jeunes majeurs, pour une dépense mensuelle de 800 000 euros, soit 10 millions par an... « Je fais mien le mot de Michel Rocard qui disait que "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part" », résume Christian Manable.
Car la vraie question, est bien de savoir ce que la République veut pour ces jeunes. Dans l'Aisne où leur nombre a quasiment décuplé entre la fin 2011 et le mois de mars 2013 (on est passé de 6 à 53), on compte sur le travail engagé par Christiane Taubira, garde des Sceaux, en collaboration avec l'association des départements de France pour tenter de trouver une solution. Car à Laon, on évoque à demi-mots ces départements de la couronne parisienne qui poussent les MIE vers les régions limitrophes, et ces filières qui font venir en France des jeunes qui ne vivent pas tous des situations traumatisantes dans leur pays d'origine. Autant de problématiques qui ne se régleront pas à l'échelon départemental, et face auxquelles l'État devra tôt ou tard prendre ses responsabilités.
Il y a quelques mois, Christian Manable, le président socialiste du conseil général de la Somme a annoncé qu'il stoppait l'accueil des MIE, les services du département étant désormais incapables de les accueillir décemment. « L'afflux ne permettait plus d'accueillir ces jeunes dans des conditions conformes aux obligations qui nous sont faites dans les textes, affirme Marilyne Vinclaire, directrice générale adjointe chargée des solidarités. Les structures d'accueil affichent complet, et l'accueil de mineurs isolés dans des hôtels pose de vrais problèmes, en termes de restauration, de linge, d'encadrement. Nous ne voulons pas dans la Somme d'une protection de l'enfance à deux vitesses... »
Près de 150 mineurs, auxquels s'ajoutent 135 jeunes majeurs, pour une dépense mensuelle de 800 000 euros, soit 10 millions par an... « Je fais mien le mot de Michel Rocard qui disait que "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part" », résume Christian Manable.
Car la vraie question, est bien de savoir ce que la République veut pour ces jeunes. Dans l'Aisne où leur nombre a quasiment décuplé entre la fin 2011 et le mois de mars 2013 (on est passé de 6 à 53), on compte sur le travail engagé par Christiane Taubira, garde des Sceaux, en collaboration avec l'association des départements de France pour tenter de trouver une solution. Car à Laon, on évoque à demi-mots ces départements de la couronne parisienne qui poussent les MIE vers les régions limitrophes, et ces filières qui font venir en France des jeunes qui ne vivent pas tous des situations traumatisantes dans leur pays d'origine. Autant de problématiques qui ne se régleront pas à l'échelon départemental, et face auxquelles l'État devra tôt ou tard prendre ses responsabilités.
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