Dispositifs saturés, afflux de demandes, manque de moyens, stratégie de dissuasions… Les associations et travailleurs sociaux rencontrent toujours plus de difficultés pour accompagner les migrants de moins de 18 ans, censés être accueillis sans condition. Un système qui met des vies en danger.
Il a fêté ses 15 ans sur un lit d’hôpital. Le 23 novembre, Adama (1) enjambait le garde-corps du quatrième étage du tribunal de grande instance de Paris et se jetait dans le vide. Tiré d’affaire malgré des fractures, ce Burkinabé désespérait de faire reconnaître sa minorité - ses papiers indiquent qu’il est né en 2003. Adama se serait présenté au Dispositif d’évaluation des mineurs isolés étrangers (Demie), géré par la Croix-Rouge à Paris, il y aurait présenté son extrait d’acte de naissance, avant d’être renvoyé à son tour vers le tribunal où il a été reçu à l’antenne du barreau des mineurs. Laquelle l’a renvoyé vers la Croix-Rouge, qui ne lui avait pas fourni de notification écrite, selon Agathe Nadimi, du collectif Les midis du MIE (Mineur isolé étranger), qui lui a rendu visite à l’époque : «Il y est retourné et s’est fait hurler dessus. C’est un lieu explosif, saturé, où l’équipe ne peut pas faire son boulot dans des bonnes conditions.» C’est au moment de son retour au tribunal qu’il tente d’en finir. A la mairie de Paris, on s’accorde au moins sur un point : le dispositif est bien saturé : alors que 1 500 personnes s’étaient présentées pour une évaluation en 2015, les projections pour 2018 montent à 8 000. De nouveaux crédits pour embaucher des évaluateurs doivent être débloqués, précise la mairie.


Plus tenable

Ce cas illustre bien le parcours dantesque des mineurs non accompagnés (MNA) en France. Le 26 septembre, le comité des ministres du Conseil de l’Europe a d’ailleurs adopté une résolution où il notait que la France violait la Charte sociale européenne en raison des «carences relevées dans le dispositif national de mise à l’abri, d’évaluation et d’orientation des mineurs non accompagnés», de «l’insécurité juridique entourant l’accès à un recours effectif des mineurs étrangers non accompagnés» ou encore de l’utilisation des tests osseux utilisés dans le but de prouver l’âge de la personne.

D’abord, il leur faut pouvoir entrer dans le pays. En juin, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté constatait dans un rapport qu’à la frontière franco-italienne, des mineurs isolés étaient refoulés du territoire avant même d’avoir pu tenter d’obtenir une protection de la France : «Les contrôleurs ont relevé que des mineurs isolés interpellés sur le territoire ont été renvoyés vers l’Italie alors qu’ils ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’une mesure d’éloignement.» Ensuite, il faut que la minorité soit reconnue, ce qui n’est pas une mince affaire. La saturation des dispositifs mène des jeunes - surtout des garçons, les rares filles étant plus facilement mises à l’abri - à patienter jusqu’à deux mois, au lieu des cinq jours légaux.

A Tours (Indre-et-Loire) cet été, «on avait des délais pour obtenir un rendez-vous et être évalué qui s’étendaient sur cinq à six semaines, se souvient Morgan, militante de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Le département met en avant l’inadéquation entre le nombre de personnes qui se présentent et le manque de moyens humains, mais le droit dit qu’il faut les mettre à l’abri, et ce n’est pas toujours le cas». Des familles abritent alors quelque temps ces adolescents ou se cotisent pour payer des nuits d’hôtel. Utopia 56 a monté cet été un camp à Saint-Pierre-des-Corps où jusqu’à 60 jeunes ont pu se reposer. Reste que les citoyens ne sont pas là pour pallier les défaillances de l’Etat, juge Morgan. Jean-Gérard Paumier, président du conseil départemental d’Indre-et-Loire, le reconnaît : le délai de cinq jours prévu par la loi n’est plus tenable en raison selon lui du «flux important d’arrivées. Rien qu’en septembre, 202 personnes sont arrivées, contre 51 l’année d’avant». L’élu est clair : «On a dû prendre une location à l’année dans un hôtel. On essaye de trouver des familles pour héberger. Depuis janvier, on a créé 17 postes pour renforcer l’accueil.»
«Prétextes»

En Touraine, un tiers des évalués sont reconnus mineurs dans un premier temps. Une proportion similaire à Paris, même si les associations estiment qu’une personne sur deux déposant un recours devant la justice finit par être reconnue mineure. «Le problème, c’est que l’on suspecte que les gens ne sont pas mineurs. Tant qu’il n’est pas prouvé qu’ils le sont, on les laisse à la rue. Or le doute devrait profiter au jeune», explique Philippe Lecorne, éducateur à la retraite et membre d’Eurocef, le Comité européen d’action spécialisée pour l’enfant et la famille dans leur milieu de vie.

Une responsable de la CGT au conseil départemental des Hauts-de-Seine abonde : «On éjecte les jeunes qui ont le moins les moyens de se défendre car ils n’ont pas de parents sur le territoire. On trouve des prétextes, comme avoir des doutes sur leur récit. Mais en protection de l’enfance, on sait travailler avec la distorsion de réalité. Mentir n’est pas une raison pour ne pas protéger un enfant.» Philippe Lecorne ne dit pas autre chose : «On essaye de trouver des arguments pour filtrer, comme les tests osseux [sur décision de justice, ndlr] qui donnent l’impression d’être objectifs mais ne le sont pas.»



Le Haut Conseil de la santé publique, l’ordre des médecins, mais aussi le Défenseur des droits, ne lui donnent pas tort. D’ailleurs, l’article 388 du code civil, qui prévoit ces tests, fait dernièrement l’objet de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), que la Cour de cassation a jugées recevables vendredi dernier. Le Conseil constitutionnel va donc devoir décider si cet article «méconnaît les principes constitutionnels» de «dignité humaine» et de «protection de la santé», voire plusieurs articles de la Déclaration des droits de l’homme.

Jusqu’ici, «des jeunes sont déclarés mineurs dans un département, et majeurs dans un autre», explique encore Philippe Lecorne. A partir de janvier, un fichier biométrique national, dénoncé par de nombreuses associations et par le Défenseur des droits, rendra difficile de tenter sa chance plusieurs fois. Toute personne demandant à être reconnue mineure sera enregistrée, avec photo et empreinte, dans un fichier - dont elle devrait disparaître si elle est reconnue mineure. Les personnes non reconnues mineures, elles, devraient être systématiquement ajoutées au fichier Agedref, qui recense les étrangers en France. Elles pourraient alors être expulsables même si une procédure de reconnaissance de minorité devant la justice est en cours. Pour Dominique Versini, ex-Défenseure des enfants et actuelle adjointe à la maire de Paris en charge des solidarités et de la lutte contre l’exclusion, «le futur décret [créant le fichier national] est attentatoire aux droits de l’enfant. Notre rôle, c’est la protection de l’enfance, pas de faire le travail du ministère de l’Intérieur».

Associations et travailleurs sociaux dénoncent aussi des stratégies de dissuasion. «On leur demande de revenir avec leurs papiers d’identité authentifiés. Mais où a-t-on vu qu’un mineur peut aller faire authentifier ses papiers lui-même ? On ne leur donne pas de ticket de bus pour y aller, on ne leur explique pas comment faire», rapporte la responsable syndicale dans les Hauts-de-Seine. Un rapport de Human Rights Watch publié cet été dénonçait ce même genre de pratique, à Paris. Conséquence, lorsque les enfants arrivent à se faire prendre en charge, c’est souvent trop tard. Sylvie (1), qui travaille dans la protection de l’enfance en Normandie, est dépitée : «Ils attendaient de la France autre chose que d’être traînés de pont en pont, d’hôtel en hôtel. On leur a dit qu’ils seraient scolarisés, mais ça devient de plus en plus difficile, surtout quand on nous les confie après 16 ans, âge où la scolarité n’est plus obligatoire. Ça ne posait pas de problème il y a quelques années.» Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, Jean (1) a carrément démissionné de son poste d’éducateur. Dégoûté. «A 17 ans, c’est acté que c’est fini pour vous. Mais le nerf de la guerre c’est la scolarisation, et le rectorat est débordé», juge-t-il. Sylvie : «Ce sont des jeunes pour qui on avait du temps auparavant. Ce temps-là, on ne l’a plus.»
«Mis de côté»

Pour mieux assurer la prise en charge dans le peu du temps qui reste, la Seine-Saint-Denis, où le nombre de MNA a triplé en trois ans selon le président du conseil départemental, a créé en septembre une nouvelle cellule plus axée sur l’accompagnement dans les démarches que sur l’éducatif. Jamila Poloko, adjointe de la cheffe de service : «Les MNA étaient mis de côté, on s’en occupait un peu quand on avait le temps. On en voyait arriver à la majorité sans que les démarches de régularisation n’aient été entamées.»

Dans un autre département francilien, Djibril et Ibrahima (1) se sentent, eux, moins épaulés. Ils partagent un appartement de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) mais contrairement à l’année dernière, Ibrahima n’est plus scolarisé. «J’étais dans une classe pour étrangers, raconte ce Guinéen de 17 ans. Après ils m’ont orienté en mécanique, mais l’ASE a refusé de signer mon orientation parce que je venais d’avoir 17 ans.» Son colocataire : «Il y a plein de potes à qui l’ASE a dit que ce n’était pas la peine car ils auraient bientôt 18 ans.» Or si les MNA n’ont pas besoin de titre de séjour jusqu’à leurs 18 ans, ils doivent ensuite demander leur régularisation, laquelle a peu de chances d’aboutir si le jeune n’a pas entamé une formation diplômante ou professionnalisante.

Djibril s’agace de la situation : «S’il y a quelque chose qui aide à avoir des papiers, tu le fais. Si on nous en prive, comment tu peux les avoir ? Comment tu peux travailler ?» Lui a eu plus de chance : arrivé de Côte-d’Ivoire à 15 ans et demi, il a depuis trouvé un apprentissage en boucherie. Mais il voit la date de sa majorité arriver avec appréhension, car il ne recevra plus d’aide : «Les éducateurs, on les voit tous les deux ou trois mois. Ils s’en foutent de nous en fait. Ça se voit qu’ils attendent qu’on ait 18 ans pour qu’on foute le camp.» En théorie, Djibril pourrait bénéficier d’un «contrat jeune majeur», qui permet à tout mineur pris en charge par les services de protection de l’enfance de poursuivre son accompagnement éducatif jusqu’à ses 21 ans. Mais «l’ASE m’a dit qu’il n’y en avait plus. Il n’y a plus de sous».



(1) Ces prénoms ont été modifiés.

Kim Hullot-Guiot

liberation.fr

Une cellule dédiée aux étrangers de moins de 18 ans à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Photo Cyril Zannettacci

Migrants : des mineurs isolés plus seuls que jamais

Dispositifs saturés, afflux de demandes, manque de moyens, stratégie de dissuasions… Les associations et travailleurs sociaux rencontrent ...
“Minori migranti, maggiori rischi”, il dossier di Caritas Italiana sui minori stranieri non accompagnati, fornisce dati, numeri, testimonianze e proposte.
In particolare, si focalizza sulla situazione nei Balcani e sui flussi verso l'Unione Europea.

«Ogni giorno 44,4 persone sono obbligate a lasciare le proprie case. I minori sotto i 18 anni di età costituiscono circa la metà della popolazione rifugiata - circa 30 milioni. 300mila di questi sono minori non accompagnati registrati in circa 80 Paesi. In particolare i minori non accompagnati arrivati in Italia poi diventati irreperibili sono 4.307, di ben 23 etnie diverse»

Secondo dati Eurostat negli Stati membri dell'Ue i minori stranieri non accompagnati (89% sono maschi) rappresentano il 15% di tutti i richiedenti asilo minorenni. Nel 2017, oltre i due terzi dei Msna (Minori stranieri non accompagnati) avevano un'età compresa tra i 16 e i 17 anni (77%, ovvero circa 24.200 persone), mentre quelli tra i 14 e 15 anni rappresentavano il 16% (circa 5.000 persone) e quelli con meno di 14 anni il 6% (quasi 2.000 persone).


Anche questo report pone l'attenzione sulle scarsissime condizioni di accoglienza ricevute dai minori stranieri non accompagnati una volta giunti in Europa.
Le restrittive leggi sull'immigrazione costringono questi ragazzi/e, che ricordiamolo  scappano perlopiù da guerre, carestie, persecuzioni ecc., a rivolgersi quasi esclusivamente alle reti illegali, esponendosi ad abusi e violenze.

Le strutture di accoglienza sono spesso inadeguate. "Mancano operatori qualificati in grado di assisterli, percorsi educativi pensati per loro che limitino il rischio di emarginazione e sfruttamento, interpreti e mediatori culturali in grado di facilitare le relazioni tra sistema di assistenza e minori."
La conseguenza di questa malaccoglienza spesso ingrossa le fila del cosiddetto esercito degli invisibili, o degli scomparsi.
"Oltre quattromila bambini spariti, di cui non si sa più nulla, alcuni probabilmente rimpatriati, altri probabilmente fuggiti al compimento dei 18 anni."

Scarica il dossier di Caritas Italiana “Minori migranti, maggiori rischi”

Caritas Italiana. Il Dossier sui minori non accompagnati

“Minori migranti, maggiori rischi” , il dossier di Caritas Italiana sui minori stranieri non accompagnati, fornisce dati, numeri, testimo...

Me Ne Frego!!! Quello che è una delle frasi care al fascismo, sembra essere il leitmotiv di questo governo.

La "manina" ha colpito ancora. Infierisce contro i poveri migranti e sui più deboli in genere.

Un emendamento del governo alla manovra, depositato in commissione Bilancio al Senato e non ancora votato, prevede che i Comuni che accolgono minori stranieri non accompagnati potranno chiedere contributi al Fondo nazionale per l'accoglienza ma "nei limiti delle spese già sostenute a legislazione vigente dal Comune interessato a carico del proprio bilancio".

Come riportato dal sito Globalist.it, nella relazione si legge "si rende necessaria per evitare che insorgano contenziosi da parte degli Enti locali a seguito di richieste non soddisfatte di maggiori contributi".

Traduzione: in caso di necessità il governo se ne frega.


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I Minori Stranieri non Accompagnati

Me ne Frego!!! Il leitmotiv del governo sui migranti.

Me Ne Frego!!! Quello che è una delle frasi care al fascismo, sembra essere il leitmotiv di questo governo. La "manina...
Asgi e InterSOS hanno realizzato una scheda (in allegato) per i tutori e gli operatori che lavorano con minori non accompagnati, riguardante le conseguenze dell'abrogazione del permesso per motivi umanitari ad opera del d.l. 113/18 (c.d. Decreto Sicurezza/Salvini) e i possibili percorsi per ottenere un permesso di soggiorno rinnovabile anche dopo il compimento dei 18 anni.
Le due organizzazioni sperano che questa utilissima scheda possa supportare i tutori e gli operatori che lavorano con MSNA nel valutare, sulla base di un'attenta considerazione della specifica situazione di ogni minore, quale percorso possa essere nel superiore interesse del minore.

Infatti, si ricorda che molti MSNA che a breve compiranno 18 anni e che hanno presentato domanda d'asilo senza che vi fossero i presupposti per il riconoscimento della protezione internazionale, sperando in una protezione umanitaria, in seguito all'abrogazione di quest'ultima, rischiano fortemente di ricevere un diniego della domanda di protezione.

"Prima dell’entrata in vigore del d.l. 113/18, infatti, la maggior parte dei minori non accompagnati richiedenti asilo ottenevano un permesso di soggiorno per motivi umanitari (nel corso dei primi sei mesi del 2018, è stata riconosciuta la protezione umanitaria nel 74% delle decisioni delle Commissioni territoriali riguardanti domande di protezione internazionale presentate da MSNA)."

Oggi, è possibile intraprendere percorsi che consentano di evitare questo esito negativo.
Le due organizzazioni portano come esempio "la richiesta di permesso per minore età, se il minore è in grado di soddisfare i requisiti per ottenere un permesso di soggiorno per studio, lavoro o attesa occupazione al compimento dei 18 anni, oppure evidenziando nell'ambito della procedura d'asilo elementi spesso non adeguatamente considerati, come le forme di persecuzione nei confronti dell'infanzia e dell'adolescenza, che potrebbero consentire al minore di ottenere la protezione internazionale."

Asgi ed InterSOS ricordano che breve verrà pubblicata una seconda scheda, che affronterà le conseguenze del d.l. 113/18 rispetto all’accoglienza, all’iscrizione anagrafica e all’accesso ai servizi dei MSNA.

Coloro che desiderino ricevere questa seconda scheda, possono richiederla fin da subito compilando il modulo online al seguente link:
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScVW25XvgSU01p69yUaH7xn_5vnBxJ2R3Q8GW9_iWJG3-LZWw/viewform?vc=0&c=0&w=1 


Leonardo Cavaliere

*Grazie ad Elena Rozzi per la segnalazione.

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QUALI PERCORSI PER I MINORI NON ACCOMPAGNATI IN SEGUITO ALL’ABROGAZIONE DEL PERMESSO PER MOTIVI UMANITARI?

Asgi e InterSOS hanno realizzato una scheda (in allegato) per i tutori e gli operatori che lavorano con minori non accompagnati , riguarda...
Sinceramente non credo di sapere da dove partire per instaurare un rapporto con C.. L’età difficile, le lingue diverse, i due mondi così lontani dai quali veniamo. Per fortuna whatsapp e i suoi emoticon mi vengono  in soccorso: azzardo qualche primo messaggino accompagnato da una faccetta che ride o da un occhiolino.  Chissà se risponde e cosa…Nasce così, timidamente, il nostro canale comunicativo: dico a C. di scrivermi se ha bisogno di qualcosa, devo cominciare a fargli capire chi sono.
L’altro giorno, infatti, durante un colloquio facilitato dal mediatore culturale, ha realizzato, sgranando gli occhi e sciogliendosi in un grande sorriso, che io sono il SUO tutore e non il tutore di tutti! Ma spiegargli concretamente cosa significhi tutto ciò non è facile nemmeno per me. Siamo tutti e due alle prime armi: io come tutore, lui come minore tutelato.
Prima ancora di cimentarmi tra scartoffie e procedure burocratiche, provo ad avviare un dialogo tra messaggi, telefonate, incontri al Centro per fare due chiacchiere. Parliamo di lui, ci concentriamo più sui suoi progetti futuri che sul passato così mortificante, ogni tanto accenniamo alla sua famiglia, ma cerco soprattutto di capire tra le righe quali sono i suoi interessi, le sue inclinazioni, i suoi sogni. C. è attento anche a me, mi chiede sempre come sto e come va il mio lavoro: faccio fatica, però, a spiegarglielo…troppo astratto per i suoi gusti!
Certo che questo ragazzo ha le idee già così chiare…Non ha nemmeno 17 anni ma ha progetti ben precisi: vuole rimanere in Italia e trovare un lavoro al più presto, possibilmente in un’officina meccanica o nella ristorazione. Purtroppo, però, oggi non è ancora pronto a decollare. Mancano una buona conoscenza dell’italiano e il titolo della terza media, senza i quali ogni velleità lavorativa si fermerebbe inevitabilmente. E di questo, C., non era molto consapevole. La sua aspettativa era un’altra, pensava di arrivare in Italia e mettersi a lavorare, guadagnare dei soldi, mandarli in Albania per aiutare la sua famiglia a vivere un po’ meglio. Era pronto a prendersi questo carico sulle spalle perché questa era la sua missione, l’unico suo obiettivo. Insieme ai bravissimi operatori del Centro cerchiamo allora di fargli capire quanto sia importante che lui parli e capisca bene l’italiano ed abbia un diploma che gli consenta di accedere poi ai corsi professionali. C. fa un po’ di resistenza, dice “sì ok” ma poi fa un po’ di testa sua, frequenta il corso di italiano ad intermittenza, spesso preferisce andare con i suoi amici e connazionali a fare un giro in centro città. Eh sì, anche se a volte me lo dimentico, C. non ha nemmeno 17 anni, ha voglia di divertirsi, conoscere delle ragazze, fare tardi la notte…come tutti i suoi coetanei, italiani e non.
Ma qual è il giusto punto di equilibrio su cui si deve assestare il mio rapporto con C.? Questa domanda mi attanaglia fin dai primi giorni di questa avventura. Senza dubbio devo trovare il modo di passare del tempo con lui per conoscerlo e indirizzarlo nel suo passaggio all’età adulta. Invitarlo a casa? Portarlo fuori a cena? Uscire a fare delle cose insieme? Però non voglio nemmeno essere inopportuna, non devo invadere i suoi spazi di 17enne attratto e distratto da altri pensieri e svaghi. E poi il baricentro della sua vita oggi è il Centro in cui è accolto, è lì che ci sono gli educatori, gli psicologi e gli assistenti sociali che si occupano del suo quotidiano. Senza dimenticare di stare attenti a non creare delle disparità fra ragazzi che hanno il tutore volontario, unico tutore ad essi dedicato, e quelli che sono ancora sotto la tutela pubblica e che questo rapporto individuale non ce l’hanno.
Cerco, anche se non con poche difficoltà, di trovare allora una opportuna via di mezzo, presente quando serve ma senza invasione degli spazi e dei ruoli cui compete la cura del ragazzo, nell’idea che al tutore volontario spetti l’arduo compito di dar vita ad una figura adulta di riferimento per Minori StranieriNon Accompagnati mai sperimentata fino ad ora… 

Una Tutrice

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Conosciamoci! - Diario di una Tutrice Volontaria di Minore Straniero non Accompagnato

Sinceramente non credo di sapere da dove partire per instaurare un rapporto con C.. L’età difficile, le lingue diverse, i due mondi così ...
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